Problématique

 

Frédérique et Léonard


Introduction :

Depuis de nombreuses années, la Finlande, tout comme bien des pays européens, fait face à de nombreux problèmes reliés à la gestion des individus sans domicile fixe sur le territoire. En effet, il certaines problématiques reliées à la relocalisation des personnes ne possédant pas de revenus ni de résidence sur le territoire de ce pays scandinave, dû à l’implantation d’une idéologie de la «société de mieux-être» comparable sous certains aspects à notre État providence québécois. Plusieurs difficultés sont notamment rencontrées par le gouvernement finlandais sur le plan de l’aménagement physique du territoire. Il subsiste également un problème concernant le changement de mentalité de cette société depuis les trente dernières années en matière de services sociaux offerts à la population, étant donné la panoplie de mesures à mettre en place par ce gouvernement.

1. Problématique 

1.1 Reconversion des refuges
La problématique concernant la gestion des personnes vivant une pauvreté extrême et n’ayant aucun lieu où s’établir est répandue au sein du vieux continent. Un projet a donc débuté dès les années 1980 pour contrer le sans-abrisme. L’idée a été prise en charge par des associations et a été poursuivie en 2008 via le programme Paavo[1]. Ce programme parrainé par trois différents ministères finlandais (ministères de l’environnement, des affaires sociales et santé et le ministère des finances) provient d’une politique volontariste prônant une efficacité économique et sociale. Auparavant, les personnes sans domiciles fixes se logeaient dans les différents refuges prévus à cet effet par différents organismes. Suite à la mise en place de ce nouveau programme, le gouvernement a bâti et rénové des centaines de logements pour fournir, de façon temporaire, un logement à ceux qui le désire. Entre 1980 et aujourd’hui, ce pays a vu réduire son nombre de personnes sans-logis d’environ 13 356 citoyens simplement en rénovant des logements, pour ensuite y abriter la population dans le besoin et l’aider à se trouver du travail. Il y a 8 ans, environ 18 000 personnes sans domicile fixe étaient présent à l’intérieur de ce pays nordique. Maintenant, il n’en reste qu’environ 7000 et ce nombre diminue de plus en plus chaque année. Cette, proportion représente donc 0,14 % de la population totale qui s’élève à 5 479 531 habitants en 2014.[2]

 

1.2 Les partenaires de ce projet

De nombreux organismes et paliers du gouvernement finlandais ont participés et participent encore activement à ce projet de logement et réinsertion sociale. Tout d’abord, le ministère de l’environnement a pris en charge la construction et la rénovation des habitations composées de logements d’une à deux pièces. Ensuite, le ministère des affaires sociales et de la santé se doit d’être présent pour la prise en charge de la réinsertion sociale des gens sans domiciles fixes afin de les aider notamment en matière de gestions de dépendance, d’accès à des soins de santés généraux et à l’intégration éventuelle d’un emploi. Le ministère des finances s’est également impliqué pour fournir et prendre en charge le budget nécessaire à ces innovations [3].Le programme est financé à 50 % par le gouvernement du pays et le reste par les dix villes les plus touchées par ce phénomène en Finlande.

 

Diagramme finlande

Source de l’image : http://www.logement-bourgogne.com/wp-content/uploads/2017/02/logement-dabord-Housing-first-e1486030789103

[1]COLLECTIF, « Un logement d’abord » pour les SDF finlandais », Décisions durables, Décisions durables, [En ligne], publié le 25/10/2017, consulté le 15/11/2017 http://www.decisionsdurables.com/un-logement-dabord-pour-les-sdf-finlandais

[2]COLLECTIF, « Finlande, croissance démographique », Perspective monde, [en ligne], consulté le 12/11/2017 http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/ComprendreContextePop?codePays=FIN&annee=2014cc

[3]COLLECTIF, « Un logement d’abord » pour les SDF finlandais », Décisions durables, Décisions durables, [En ligne], publié le 25/10/2017, consulté le 15/11/2017 http://www.decisionsdurables.com/un-logement-dabord-pour-les-sdf-finlandais

 

2. Changement de mentalité

2.1 : Le gouvernement et le nouveau mouvement du «mieux-être»

Bien que le mouvement de «mieux-être» finlandais ressemble grandement au modèle de la société québécoise avec son État-providence, se caractérise par une approche davantage axé sur le bien-être de l’individu le schéma de ce pays scandinave est davantage axé sur le développement de l’individu au sein de la société dans laquelle il habite, pour qu’il participe ensuite au développement de celle-ci ; au contraire du modèle québécois dans lequel l’État apporte au développement de l’individu.[4]

Le développement de l’individu selon ce mouvement serait donc basé sur trois grands thèmes : le niveau de vie, le relationnel et l’accomplissement de soi, tel que l’explique le sociologue finlandais Eric Allardt.[5]
Au niveau du niveau de vie, cela concerne davantage la qualité que la quantité de quelque chose. Toujours selon la vision finlandaise, il est difficile d’envisager son avenir professionnel si le PIB progresse, mais que la qualité de la formation se détériore. Évidemment, la qualité et la possession d’un logement a également son rôle à jouer sur cet aspect de la vie d’un individu.[6]Sur le plan de l’aspect «relationnel», l’État finlandais ne s’immisce bien évidemment pas dans la vie privées des citoyens, mais il a mis en place des politiques venant entre autre limiter le nombre d’heures accordées au travail dans la semaine d’un citoyen, puisque notre travail a une influence direct sur notre comportement relationnel et donc à l’échelle sociétaire.[7] En dernier lieu venait «l’accomplissement de soi». Bien que l’on puisse associer ce concept à la Pyramide des besoins de Maslow, l’idée appliquée ici vis-à-vis du citoyen d’une ville de ce pays vise davantage son action au niveau de la vie publique de ce pays.

 

[4] OKSANEN, Atte, « 3 manières de s’insipirer de la Finlande pour mieux vivre en France » Huffington Post, [En ligne], publié le 02/09/2017, consulté le 15/11/2017 http://www.huffingtonpost.fr/atte-oksanen/3-manieres-de-sinspirer-de-la-finlande-pour-mieux-vivre-en-france_a_23190680/

[5]Ibid.

[6]Ibid.

[7] Ibid.

 

 

Bien-être finlande

Source de l’image : http://www.assembly.coe.int/nw/xml/XRef/Xref-XML2HTML-FR.asp?fileid=20898&lang=FR

2.2 : Prévention contre le phénomène de sans-abrisme

En suivant donc le programme «Un logement d’abord», la société de ce pays nordique effectue une lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale en valorisant une aide direct aux individus sans domiciles fixes. Ceci leur procure au final une vie privée davantage rythmée sans aucun jugement ni appréhension en plus de leur donner une vie de quartier [8]. Cela s’inspire donc directement des trois axes du mouvement du mieux-être. Les individus bénéficiant de cette aide parviennent donc à se rétablir, pour la plupart, un niveau de vie acceptable, tout en s’épanouissant de nouveau au sein d’une société qui les acceptent, malgré certains problèmes qu’ils peuvent avoir. Cette prévention s’effectue donc à l’échelle nationale, puisque le sans-abrisme n’est pas homogène comme phénomène. L’État choisit donc d’encadrer financièrement et légalement ce programme en impliquant divers organismes tel que la Croix-Rouge, VVA et Yuta dans le but de dispenser cette aide efficacement.[9]

[8] MOLINARI, Hélène, « Un logement pour tous », Le Courrier, [En ligne], publié le 23/08/2017, consulté le 12/11/2017
https://m.lecourrier.ch/151961/un_logement_pour_tous

[9]Ibid.

 

3. Conséquences sur la société

3.1 : Conséquences sur l’environnement

En mettant en place ces mesures, la République de Finlande accroît entres autre la construction de logements dans les régions en expansion en améliorant la planification et les politiques foncières tout en développant les logements sociaux dans ces régions. Cela va éventuellement encourager l’entretien et la remise en état du parc de logements. Il est à noter que cela va incidemment développer la coopération entre l’État et les communes dans l’offre d’infrastructures urbaines.[10]

 

3.2 : Conséquences sur les populations humaines

En prenant à titre comparatif les mesures prises par le gouvernement québécois pour venir en aide à la population plus démunie avec la mise en place d’habitations à loyer modique (HLM), de nombreux effets positifs sont observables sur les habitants usant de ces services. Au-delà du relâchement financier occasionné par les coûts peu élevés par mois d’un tel logement, le fait d’avoir un milieu de vie au sein d’une habitation apporte un soutien social à l’individu, puisqu’il vit à l’intérieur d’une société de façon directe et non isolée, tel qu’il pourrait l’être s’il était sans domicile fixe [11].Par la suite, vient également un sentiment de sécurité et de stabilité relié à l’habitation physique comme tel. Au-delà de tout cela, vient un principe de satisfaction résidentielle, étant donné que l’état physique d’un lieu d’habitation à une incidence directe sur le bien-être d’un individu [12].En prenant cette fois-ci un en exemple la Finlande et ses habitations bâties et développées pour les personnes sans domiciles, le même schéma applicable sur le contentement d’un utilisateur de ces ressources dispensées par le gouvernement de ce pays faisant parti de l’Union européenne.

 

[10]COLLECTIF, Études économiques de l’OCDE, Finlande, OECD Publishing, 2006, p.122

[11]COLLECTIF, Habiter en HLM : Impacts des politiques publiques sur la santé et le bien-être de la population, Sherbrooke, Université de Sherbrooke, 2006, p. 2-3

[12]Ibid.

 

Sans-abris

Source de l’image : http://www.decisionsdurables.com/un-logement-dabord-pour-les-sdf-finlandais/

 

Conclusion :

Pour conclure, la problématique concernant les personnes sans domiciles fixes est généralement un immense défi pour tout gouvernement de ce monde. En effet, cette population vulnérable est souvent exposée à de nombreux risques et le plus souvent est de réussir à apporter une aide à ces gens qui bien souvent n’en désirent pas nécessairement.

Heureusement, il existe dans ce monde des pays à l’esprit providence qui réussissent à venir en aide à ces populations de façon efficace tout en améliorant considérablement leur niveau de vie. En adoptant cette politique surnommée «Un logement pour tous», la Finlande a réussi à diminuer de façon considérable sa population urbaine de sans-abris tout en leur dispensant tout le nécessaire et l’aide pour avoir une vie décente. Bien évidemment, il a fallu une longue période de temps pour mettre en place ces gigantesques mesures avec la participation des dix plus grandes villes finlandaises. En visant ainsi un accès aux logements et un suivi auprès de ces gens plus démunis, cela permet d’assurer leur bien-être selon les principes politiques finlandais qui vont assurer une prospérité de la population de ce pays sur tous les plans. En effet, cela vient donc briser l’isolement de cette classe sociale en favorisant une plus grande homogénéité à l’intérieur de la population urbaine finlandaise. Malgré certains coûts que cela peut engendrer, tous sont d’accord pour dire que cela représente un avantage pour le futur de ce pays scandinave qui est depuis quelques années est un leader mondial en matière de politique socialiste de centre-gauche. Ce problème ne pourra jamais être complétement éradiquer dans ce monde, mais la République de Finlande reste un bon exemple à suivre en termes de lutte pour distribuer un domicile et dans l’aide distribuée aux individus vivant dans la rue. Il ne reste plus qu’à espérer que d’autres pays lui emboiteront le pas dans un futur proche et qui sait, peut-être que cette problématique va être une moindre affaire dans 50 ans ?

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